Comment faire son parfum
J’ai souvent rêvé de fabriquer des parfums. L’univers des parfums est propice au rêve, à la créativité, et a quelque chose d’un peu mystérieux et de très attirant.
Faire un parfum est à la fois très simple et extrêmement complexe.
Très simple si l’on souhaite faire un parfum avec des matières premières peu nombreuses et faciles à trouver.
Extrêmement complexe quand il s’agit de créer un parfum original, qui génère toute une palette d’émotions aux personnes qui le sentent, et dont la composition olfactive reflète une palette d’odeurs qui, mélangées, donne une senteur unique.
Il est possible de fabriquer ses propres parfums, en connaissant quelques bases indispensables. Je prends de temps en temps plaisir à jouer aux apprentis parfumeurs, et les résultats des préparations sont parfois…surprenants !
- Familles et notes olfactives
On a coutume de définir les parfums selon leur « famille olfactive » : les « boisés », les « ambrés », les « chyprés », les «hespéridés »,… selon la dominante de l’odeur de la composition.
Un parfum est composé de « notes olfactives » de trois types :
– Les notes de tête : ce sont celles qui arrivent au nez en premier, et qui s’éloignent rapidement. Ces notes éveillent les sens. Dans un orchestre, on pourrait comparer les notes de tête aux flûtes. La bergamote, le citron, l’orange, la menthe sont des exemples de notes de tête.
– Les notes de cœur : elles constituent le cœur du parfum, et sont présentes au nez pendant plusieurs heures. On pourrait les comparer aux notes des clarinettes. Le géranium, le gingembre, la rose sont des exemples de notes de cœur.
– Les notes de fond : elles sont la base du parfum, en prolongeant la durée de l’effet olfactif des autres notes. Ce sont les odeurs qui restent sur la peau le plus longtemps. Ce sont les basses de l’orchestre, telles que la contrebasse. Le cèdre, l’encens, le santal, le vétiver, sont des notes de fond.
Les notes peuvent être « tête-cœur », ou encore « cœur-fond », avec de nombreuses nuances.
- Faire un parfum
Pour faire un parfum “tout simple”, il faudra de préférence combiner des odeurs qui correspondent à des notes de tête, à des notes de cœur et à des notes de fond.
Une fois un mélange réalisé, il faut attendre plusieurs semaines (au moins 4) pour voir comment l’odeur évolue avec le temps. Tout est une affaire de tâtonnements et d’essais successifs.
La base utilisée pour porter les odeurs peut être l’alcool, bien que celui-ci soit difficile à trouver non dénaturé en France.
On peut également utiliser une huile végétale.
La recette que je vous propose aujourd’hui utilise une base solide : la cire d’abeille.
- Parfum « douce vanille poivrée »
On utilise la cire d’abeille et une huile végétale presque sans odeur telle que l’huile de jojoba ou l’huile de noyaux d’abricot, et des huiles essentielles.
Le parfum solide sera à verser dans un petit pot. A vous d’ajuster les notes selon l’avis de votre nez !!!!
L’odeur de vanille est plutôt relaxante, comme celle du petit grain (feuille d’oranger), celle du poivre est stimulante, celle du benjoin équilibre, comme celle du néroli (fleur d’oranger).
A vos cuillères :
– Cire d’abeille : 5 g
– Huile de jojoba ou de noyaux d’abricot : 15 g
– Huile essentielle de néroli ou de petit grain bigarade : 5 à 10 gouttes
– Huile essentielle de poivre noir : 10 à 15 gouttes
– Absolu de benjoin (résine extraite à l’alcool) : 10 à 15 gouttes
– Oléorésine de vanille : 15 à 20 gouttes
Il est possible de remplacer l’huile végétale et l’oléorésine par un macérât huileux de gousses de vanille. C’est tout aussi délicieux !
Faites votre mélange d’huiles essentielles. Faites fondre la cire d’abeille au bain-marie puis ajoutez l’huile végétale et mélangez. Attendez que la température du mélange cire-huile diminue pour ajouter les huiles essentielles. Puis verser dans un petit pot.
Vous pourrez vous parfumer avec ce baume en l’appliquant juste sous les oreilles, dans le pli du coude, à l’intérieur des poignets….
En espérant que vous prendrez plaisir à jouer les apprentis parfumeurs….
