Faites vous-même ! / Les Simples essentielles

Des huiles solaires

Préparer des huile de macération de plantes au moment du solstice d’été permet de concevoir des remèdes pleins d’énergie, dont on peut profiter toute l’année.

Traditionnellement, au solstice d’été, on récolte les « plantes de la St Jean ». C’est le moment pendant lequel les influences solaires sont les plus importantes pour certaines plantes, donc le temps pour préparer les huiles solaires (qui n’ont rien à voir avec des huiles de protection vis à vis des rayons du soleil !!!!). 

La plus symbolique des plantes de la St Jean est sans conteste le millepertuisHypericum perforatum (à lire : Millepertuis, plante solaire). Avec ses fleurs formant autant de petits soleils, Pierre Lieutaghi (Les simples entre nature et société Histoire naturelle et thérapeutique traditionnelle et actuelle des plantes médicinales françaises) écrit qu’elle est liée aux « forces de lumière » qui sont à leur maximum le 24 juin à midi – Madeleine Rivière-Sestrier, dans le fameux Remèdes populaires en Dauphine a recueilli des informations sur la cueillette le 24 juin… à minuit….à vous de choisir votre heure de cueillette favorite !

Le millepertuis est traditionnellement suspendu aux portes et aux fenêtres pour « chasser le mauvais sort » ou pour éloigner toute sorcellerie : sa lumière chasse les ombres.

L’armoise a une réputation similaire.

Les compagnes du millepertuis pour ce solstice d’été sont les belles armoise, absinthe, achillée, certains ajoutent la verveine, le lierre grimpant….

Au solstice d’été, on cueille aussi les belles aromatiques que sont la sauge, le serpolet, le thym, etc…

Quand on prépare une macération dans l’huile de ces plantes, c’est pour conserver un peu de leur énergie solaire tout au long de l’année. On renouvelle leur préparation chaque année.

Salvia

  • Faire une huile de macération

Les huiles de macération permettent de bénéficier des vertus des plantes, mais aussi de celles des huiles utilisées pour les faire macérer.

Il est important de choisir une huile de très bonne qualité : préparée par première pression à froid, et issue de l’agriculture biologique.

Les huiles considérées comme solaires sont l’huile d’olive, l’huile de tournesol, ou l’huile de sésame ; elles sont privilégiées pour la préparation des macérations.

On cueille les plantes à faire macérer quand le soleil les a déjà chargées d’énergie, et que leur taux d’humidité est minimal. Après la cueillette, on peut les mettre encore un peu au soleil.

Dans un récipient en verre préalablement nettoyé et stérilisé (au bain-marie), on dépose les fleurs, pour laisser le moins de place possible à l’air. Certaines personnes préfèrent couper les plantes en petits morceaux, d’autres les mettre entières.

On les recouvre ensuite complètement d’huile, en prenant garde de bien éliminer d’éventuelles bulles d’air.

Le récipient est ensuite placé au soleil, avec soit le couvercle posé mais non fermé dessus, soit une gaze, pour protéger la préparation.

L’huile macère en général 3 semaines (21 jours) au soleil ; il est possible de rentrer le récipient la nuit.

Bien chargée de soleil, l’huile est alors filtrée pour éliminer les fleurs, et conservée dans un récipient préalablement nettoyé et stérilisé. Elle est alors conservée à l’abri de la lumière de préférence, et utilisée dans l’année.

L’huile de millepertuis devient rouge au soleil. Les autres fleurs ne font pas prendre à l’huile de couleur particulière.

Jean Valnet (La phytothérapie : Se soigner par les plantes) préparait l’huile de macération de millepertuis en ajoutant du vin blanc à l’huile et aux fleurs, en laissant la macération 5 jours au soleil, puis en la faisant bouillir au bain-marie pour évaporer le vin.

L’ajout de quelques gouttes d’huile essentielle de lavande permet d’éviter la contamination de l’huile.

  • Des fleurs solaires

L’huile de millepertuis est traditionnellement utilisée en massage pour les douleurs diverses, et en particulier rhumatismales (Jean Valnet, La phytothérapie : Se soigner par les plantes). Les études ethnobotaniques soulignent l’utilisation pour les « coups, blessures et brûlures », les « brûlures, courbatures, coups de soleil ». Pierre lieutaghi (Le livre des bonnes herbes : 3ème édition) souligne également son utilisation sur les «inflammations cutanées, les crevasses des mains », pour soulager les « douleurs des rhumatismes, de la sciatique, les foulures, les luxations, les ecchymoses ».

By: john shortland

Il est important de ne pas utiliser cette huile de macération avant une exposition au soleil, pour éviter tout risque de photosensibilisation.

L’huile de macération de lierre grimpant – Hedera helix – est réputée pour ses effets calmants sur les douleurs, en massage, mais aussi pour son effet sur la cellulite.

L’huile de macération d’armoise – Artemisia vulgaris – est moins couramment utilisée, mais peut être utilisée en massage pour calmer les spasmes.

L’arnica – Arnica montana, en huile de macération, est traditionnellement utilisé pour apaiser les coups, les ecchymoses, les contusions, tandis que sa sœur la pâquerette – Bellis permis – a la réputation de raffermir la peau, une fois macérée dans de l’huile.

L’huile de macération de souci – Calendula officinalis – est traditionnellement utilisée pour « calmer les coups de soleil, erythèmes et autres inflammations cutanées » (Pierre Lieutaghi, Le livre des bonnes herbes : 3ème édition) ;

Sortez votre chapeau et votre panier, et partez le coeur plein de joie et d’émerveillement à la rencontre de ces plantes magiques et de la préparation de macérats. 

 

Vous trouverez également une description de la préparation des macérats huileux dans le « Cahier pratique d’autonomie au quotidien », au chapitre « l’armoire à pharmacie ” : à lire.

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Présentation de l’éditeur : Dans nos sociétés urbaines du XXe siècle à sa fin, les plantes médicinales ont retrouvé une place importante et paradoxale. De mieux en mieux connues quand à leurs constituants et leurs effets, souvent (re) devenues remèdes courants mais sous les traits du médicament classique, très requises par la cosmétologie et la diététique, on les perçoit pourtant de moins en moins dans leur nature première d’êtres végétaux. Le Livre des bonnes herbes, dans son double souci de faire connaître et la plante et ses usages, n’oublie pas que les ” simples ” sont autre chose que des remèdes standard : des êtres vivants dont l’approche amicale, attentive, vaut déjà comme amorce de confiance. Et dans cette rencontre où la fréquentation du pré ne contredit pas les acquis du laboratoire, la liberté trouve son compte ! Cette troisième édition révisée du Livre des bonnes herbes, manuel d’apprentissage d’une flore familière très riche en offres thérapeutiques de valeur, accessible à tous, s’obstine donc à voir dans le recours aux simples, une preuve d’autonomie toujours vivace au bord du champ clos des grandes (et coûteuses) techniques de soins.

Présentation de l’éditeur: Cet ouvrage, précis, clair, débarrassé de tout jargon technique, démontre que la nature reste encore, et sans doute pour longtemps, le plus perfectionné des laboratoires du monde, que l’usage bien compris et patient des plantes est capable de résultats qu’aucune thérapeutique moderne ne saurait obtenir. Plus de 450 plantes différentes sont étudiées avec pour chacune, les propriétés, les indications, les modes d’emploi, etc.

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