La plante Chandelier !
Vous la connaissez, vous l’avez déjà vue.
Elle vous a intrigué, on dirait un chandelier….
Mais que vient elle éclairer
Cette Molène vers le ciel dressée ?
Non, cette plante n’est pas toujours dressée vers le ciel. Elle pousse parfois à la manière d’une acrobate !
Partons à la rencontre de la douce Molène, aussi nommée Bouillon Blanc, Verbascus thapsus, qui semble vouloir éclairer notre chemin…
- Cierge ou flambeau
Elle ressemble tant à un chandelier (les Romains l’auraient appelée Candelaria) qu’on l’a parfois utilisée comme cierge ou flambeau en la recouvrant de cire…voilà pourquoi elle est parfois nommé « cierge de Notre-Dame ».
C’est une plante médicinale très facile à trouver, puisqu’elle peut pousser presque partout.
Elle pousse en 2 ans : la première année, vous ne verrez que sa couronne de feuilles douces comme du feutre ; la deuxième année vous admirerez la hampe florale qui se couvre de fleures jaunes lumineuses.
- Respiration
La fleur de molène est connue pour soigner les maladies respiratoires. On l’utilise pour soigner les toux, les bronchites (aigues et chroniques), certains asthmes, les inflammations des voies respiratoires, l’enrouement, les trachéites.
Par ses composants, la plante permet de réduire les inflammations, tout en stimulant la production des fluides, facilitant ainsi l’expectoration.
– On prend la fleur en tisane, après l’avoir filtrée pour éliminer ses poils irritants. Pierre Lieutaghi recommande d’utiliser pour ce faire un linge fin, qui permettra de retenir la multitude de poils irritants (notamment pour la gorge).
– Pour un effet optimum, on l’associe à ses sœurs « fleurs pectorales » : la mauve (Malvia sylvestris), le coquelicot (Papaver rhoeas), le tussilage (Tussilago farfara) auxquelles sont aussi parfois associées la guimauve (Althea officinalis) et la violette (Viola odorata).
– On trouve encore trace de son utilisation pour l’asthme en fumant les feuilles séchées, en association avec d’autres médicinales.
- Adoucissante
Son effet adoucissant est aussi utilisé pour apaiser les inflammations du système digestif :
On peut utiliser la fleur en tisane (toujours en filtrant soigneusement pour éliminer les poils irritants) pour les douleurs intestinales, les diarrhées avec spasmes, les hémorroïdes.
- Calmante
– On recommande de faire bouillir les feuilles fraîches dans du lait, et de les appliquer ensuite en cataplasmes pour apaiser les hémorroïdes, les contusions, les piqûres d’insecte et toutes inflammations cutanées (Pierre Lieutaghi). Ce cataplasme permettrait également de faire mûrir des infections cutanées (abcès, panaris). Il serait alors un excellent complément de certaines huiles essentielles anti-infectieuses.
– La feuille fraîche peut aussi être appliquée en cataplasme sur les zones à traiter. L’herboristerie, c’est aussi la simplicité : la pharmacie de la nature, facile à utiliser !
– Il est également possible de préparer un macérat huileux de fleurs de Bouillon blanc : mettre les fleurs dans un bocal propre, recouvrir d’huile d’olive (ou de sésame), et placer au soleil pendant 21 jours (3 semaines). Filtrer et conserver à l’abri de la lumière.Ce macérat est utilisable sur toutes les zones inflammées, pour calmer. Anny Schneider le recommande également pour soigner les otites « simples ».
- Cueillir les fleurs de Bouillon blanc
On récolte les fleurs avec toute la délicatesse dont on est capable, dès qu’elles s’ouvrent. On les fait ensuite sécher sur une claie ou une toile en évitant qu’elles ne prennent l’humidité. On les conserve ensuite à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Cueillir les fleurs se fait en conscience, dans un respect total de la fleur. Personnellement, j’aime dire à la plante que je la cueille, à quelle(s) fin(s), et je la remercie.
- Précautions
– La plante contient des poils irritants. Avant la fabrication de tisane, on prend donc bien soin de la filtrer dans un tissu fin. L’irritation de la gorge n’étant pas l’effet recherché.
– Ne pas consommer les graines, qui sont toxiques (notamment pour les poissons….astuce connue des pêcheurs peu scrupuleux).
– La plante se consomme de manière raisonnable, sans excès.
Je vous souhaite d’avoir maintenant un regard « éclairé » sur cette belle médicinale !
Pour en savoir plus, l’excellent ouvrage de Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste :
Mais aussi Anny Schneider, herboriste québécoise