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Sortie de grippe

Pouvons-nous regarder une maladie qui nous laisse sans appétit comme une forme de détoxication ? Que faire pour retrouver une belle énergie en fin de maladie ?

Toute maladie qui nous coupe l’appétit peut-être comparée à une forme de jeûne. L’énergie du corps n’est plus dirigée vers la digestion, et si nous mangeons, cette digestion est lente. La grippe saisonnière est typiquement une maladie qui coupe l’appétit. Une sortie de grippe, pour retrouver de l’énergie, doit donc être aussi délicate qu’une sortie de jeûne.

Si, comme moi, vous vous êtes laissé(e) surprendre par une grippe ou autre virus qui vous a vidé de votre énergie pendant quelques jours, voici quelques astuces pour retrouver une saine énergie, doucement, mais sûrement.

Le fait de jeûner, donc de ne pas manger, peut-être un choix assumé : on jeûne sur une période de temps définie, pour différentes raisons, de santé (le jeûne thérapeutique), religieuse (toutes les religions incluent le jeûne), voire idéologiques (la « grève de la faim »).

Le jeûne peut aussi nous être imposé par une maladie, qui retire l’appétit. C’est le cas de la grippe, qui, avec la fièvre, enlève toute envie de s’alimenter. Sauf cas particulier, c’est une bonne chose de laisser faire la maladie et de jeûner pendant ce « temps de crise ».

Pourtant, il est important de garder à l’esprit que le jeûne, qu’il soit choisi ou imposé, doit être rompu avec délicatesse, avec une reprise alimentaire progressive, avec des aliments bien choisis pour bénéficier du nettoyage de l’organisme procuré par le jeûne.

  • Le jeûne ?

La privation de nourriture sur plusieurs jours est traditionnellement utilisée pour « éliminer les toxines des cellules, des tissus, pour régénérer l’organisme et stimuler les défenses immunitaires » (G.Bölling). Dans certains pays (Suisse, Allemagne, Russie…), le jeûne est régulièrement pratiqué, sous contrôle médical, pour soigner nombre de pathologies.

Le jeûne permet à l’organisme de se nettoyer. La maladie qui coupe l’appétit est donc une invitation au nettoyage….bien que peu agréable.

Sans alimentation extérieure, l’organisme puise dans ses propres réserves pour pouvoir fonctionner : c’est l’occasion de consommer d’abord les déchets, puis les tissus pathologiques, qui sont dégradés pour fournir de l’énergie à l’organisme. L’organisme est par conséquent nettoyé en profondeur. Comme un grand nettoyage de la maison, temps pendant lequel on consacre de l’énergie à éliminer ce qui nous encombre et nettoyer, ce temps de nettoyage de l’organisme lui permet d’éliminer enfin les déchets qui ont été mis dans les profondeurs de nos tissus, faute de temps ou d’énergie pour les nettoyer auparavant.

Le jeûne est aussi un temps de repos de l’organisme.

  • La sortie du jeûne

Puisque l’organisme a démarré son grand travail de nettoyage pendant le temps de privation de nourriture, la sortie du jeûne doit impérativement se faire en douceur : la reprise alimentaire doit être très progressive.

Si les aliments de la reprise alimentaire sont trop « lourds », et ne sont pas facilement assimilables, ils seront très probablement dirigés vers les tissus profonds et stockés comme tous ces déchets préalablement nettoyés pendant le jeûne. On perd donc immédiatement les bénéfices du jeûne.

Pour remettre en route notre système digestif progressivement, l’alimentation se doit d’être légère.

Commencer par des tisanes ou des bouillons de légumes, éventuellement par des jus de fruits coupés avec de l’eau. Puis des purées de légumes ou de fruits (compotes), des soupes.

On peut également se concocter des « jus verts » ou mélanges de feuilles pleines de chlorophylle, de fruits, de jus, de légumes, qui sont comme des cocktails pleins de vitamines.

L’organisme retrouve alors des vitamines, des fibres, sous forme facilement assimilable.

  • Légers et vitaminés

Des herbes sauvages, fruits ou légumes sont des alliés précieux pour ce temps de reprise alimentaire : légers et vitaminés, ils permettent de terminer le nettoyage en douceur, tout en faisant provision de nutriments.

L’ortie (Urtica dioica) est riche en minéraux, vitamines et en protéines (fer, magnésium, potassium, silice, vitamines C et A). On dit traditionnellement que l’ortie « régénère le sang ».

Les petites pousses d’ortie, que l’on peut même trouver en hiver, sont une excellente aide pour sortir d’un jeûne, et en particulier d’une grippe.

L’ortie peut être consommée en tisane, peut être incluse dans un « jus vert », mais peut également être incluse dans un petit plat (tarte aux orties et au chèvre chaud, un délice !)

Ortie

– Les feuilles de pissenlit (Taraxacum officinalis) sont également riches en protéines, vitamines et minéraux (calcium, fer, sodium, potassium, vitamines A & C) : on peut consommer les jeunes feuilles en salade, en mélange dans un « jus vert ». Le pissenlit aide le système digestif à bien fonctionner, et favorise en particulier le fonctionnement du foie !

– Les baies de l’églantier (Rosa canina), ou cynorrhodons, permettent de faire une cure de vitamine C naturelle : voir article cueillir des cynorrhodons.

– Le citron (Citrus limon) a d’innombrables propriétés. Pour cette sortie de grippe, on retient sa richesse en vitamine C, ses effets antimicrobien, tonifiant, stimulant du système immunitaire, stimulant du système digestif. Le jus de citron est un grand nettoyeur pour l’organisme.

On peut l’ajouter dans les tisanes, en boire dans un peu d’eau (tiède), en ajouter dans les jus de fruits.

– La betterave rouge (Beta vulgaris) est riche en phosphore, magnésium, vitamine C. Elle est bénéfique pour une sortie de grippe pour retrouver de l’énergie. On peut la consommer en salade, mais aussi en jus, à éventuellement mélanger avec d’autres jus.

Betterave

– La carotte (Daucus carotta) est traditionnellement utilisée en cure pour « reconstituer le sang ». Sa consommation est bénéfique pour cette sortie de grippe, notamment parce que la carotte stimule le système digestif, régule le fonctionnement de l’intestin, et nourrit efficacement (magnésium, calcium, sodium, potassium, oxyde de fer, vitamines A, B, C).

On peut consommer la carotte en légumes, mais aussi en jus.

– N’hésitez pas à consommer du chou (il existe tant de variétés de choux) (Brassica oleracea), notamment du chou vert, riche en calcium, soufre, magnésium, vitamines A, B, C, K, iode… sa consommation est traditionnellement utilisée pour « reconstituer le sang ». Pour les amateurs, il est possible de consommer son jus. On trouve des jus lactofermentés, qui sont particulièrement bénéfiques pour la santé. Toutes les recettes sont à imaginer avec le chou (chou aux pommes, choucroute…).

– La pomme (Malus pumila) est très utile en fin de jeûne : elle est un bon tonifiant, et aide à débarrasser l’intestin des germes pathogènes, au bénéfice du microbiote (la flore intestinale). Sa richesse en vitamines, oligo-éléments, sels minéraux en fait un bon stimulant.

Pommes

On peut la croquer, la cuisiner, la boire en jus, la combiner à d’autres fruits, herbes, légumes pour composer des « jus verts »….

– Le raisin (Vitis vinifera) est connu pour sa richesse en vitamines, sels minéraux, oligo-éléments ; la cure de raisins est la monodiète la plus pratiquée. Particulièrement facile à assimiler, le raisin redonne de la vitalité, tout en drainant l’organisme en douceur.

En sortie de jeûne, on peut le consommer tel quel (selon la saison) ou en jus.

Il est préférable d’opter pour des jus pour « rompre le jeûne », des purées ou des compotes, et de réintroduire progressivement des aliments solides.

  • Le monde intestinal

Que l’ont ait été malade, ou que l’on ait jeûné par choix, la sortie du jeûne est un moment privilégié pour prendre soin du contenu microbien de son intestin : le microbiote.

– Pour favoriser une population intestinale de qualité, tous les fruits, légumes et herbes cités précédemment sont à privilégier.

– Les boissons et aliments lactofermentés (kéfir, choucroute, sho-oyu…) sont très utiles pour équilibrer la « flore intestinale » en cure ou au quotidien.

– Et on peut bien évidemment faire une cure de « probiotiques », agrémentés ou non de « prébiotiques ». Lire Flore intestinale

  • Jus verts

Les “jus verts” ou “smoothies verts” sont tout simplement des mélanges de légumes, de fruits et d’herbes, qui permettent de consommer de la verdure, de manière presque ludique. De tels jus verts sont particulièrement riches en nutriments, en minéraux, vitamines, antioxydants, fibres, etc…

Il suffit de mélanger, dans un mixer, 4 à 6 ingrédients, pendant 2 minutes, et de laisser libre cours à votre imagination. L’idéal est de choisir des ingrédients de saison, et bien sûr, issus de l’agriculture biologique.

L’ingrédient de base est souvent la banane (pas très locale) qui permet d’amener douceur et texture veloutée.

Au gré de vos envies, il est possible d’inclure pommes, épinards, orties, poires, laitue, betteraves, carottes, choux, céleris, fenouils, kiwi, etc….et d’ajouter des feuilles de menthe, des morceaux de gingembre, dans de l’eau ou un jus de fruit…

A vous d’imaginer vos “jus verts” ou “smoothies”….

 

Voici quelques idées de lecture pour approfondir.

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